La fraude tranquille dans la nouvelle pratique des sciences

 

 

L’histoire a montré que, malgré leur prétention à ne dire que la vérité si ce n’est toute la vérité, les sciences constituent un terrain de choix pour l’exercice de la fraude. Ce terme désigne aussi bien la fabrication ou l’altération de données que le plagiat.


Jacques TestartL’histoire a montré que, malgré leur prétention à ne dire que la vérité si ce n’est toute la vérité, les sciences constituent un terrain de choix pour l’exercice de la fraude. Ce terme désigne aussi bien la fabrication ou l’altération de données que le plagiat. Sans minimiser la gravité du plagiat pour la probité scientifique, nous ne retiendrons ici que la production de faux, c’est à dire de résultats non conformes à l’expérience et à la vérité des faits. Il peut s’agir de résultats délibérément inventés ou « seulement » altérés pour les rendre conformes à une démonstration. Les cas les plus célèbres et souvent cités portent sur la fabrication de données conduisant à proclamer une thèse non démontrée. Les motivations du faussaire apparaissent variées. Ainsi ce fossile composé d’un crâne humain et d’une mâchoire de singe (homme de Piltdown) défraya la chronique paléontologique en 1910 sans que son auteur ne soit découvert : il s’agit là d’un fraudeur-farceur n’ayant tiré aucun bénéfice personnel de son imposture. D’autres fraudeurs paraissent agir par idéologie comme le psychologue Cyril Burt démontrant dans les années 1970, à partir d’études controversées sur des jumeaux, que le quotient intellectuel serait héréditaire. Il existe aussi des fraudeurs compulsifs tel Jan Hendrick Schön, physicien allemand qui publia pas moins d’un article scientifique chaque semaine en 1961…

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