Une pandémie peut en cacher une autre !

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Étienne DERVIEUX • Membre du CRIIGEN • Retraité • Data-Journaliste. Sa Biographie…

La gravité de la crise sanitaire que nous avons vécue va nous contraindre à relocaliser notre nourriture et à envisager la sortie d’une agriculture industrielle au profit d’une agriculture paysanne biologique.

La source de particules supplémentaire, que l’on retrouve uniquement au printemps, est l’épandage agricole – lisier, engrais chimiques ou pesticides – qui concerne les grands champs céréaliers.
En présence d’air sec, l’épandage génère des aérosols et des particules organiques néfastes pour la santé qui viennent s’ajouter aux particules déjà existantes. Le vent peut accentuer ce phénomène en favorisant la formation des aérosols lors des épandages. » • Prev’AIR • 28/03/2020

Pendant le confinement, nous avons assisté à une réduction des pollutions issues du trafic routier et de l’activité industrielle. Par contre, en Bretagne et dans le nord de la France, il a été constaté que les particules fines n’ont pas diminuées et ce en raison des épandages agricoles de mars à mai.

L’agriculture chimique et les élevages intensifs ne cessent d’augmenter. La biodiversité de notre biotope chute de manière alarmante, entraînant une diminution drastique des fonctions auto-immunitaires de tout l’écosystème terrestre. D’où la brutale expansion du Covid-19.

Sans une prise de mesures radicales pour changer le modèle agricole, les pandémies à venir seront tout aussi et probablement plus dangereuses que celle du Coronavirus.

Pendant 55 jours le gouvernement a imposé le confinement de la population, faute de pouvoir pallier ses manques de prévoyance sanitaire (masques, lits d’hôpitaux, appareils respiratoires et tests médicaux). De la même façon, les gouvernants peuvent et doivent imposer des mesures radicales pour pallier leur manque de prévoyance sur les effets néfastes, pour la santé et pour l’environnement, induits par l’agriculture chimique.

Il est temps, secteur par secteur, de mettre en perspective ce que nous décrivent les savants (chercheurs, scientifiques, médecins et artistes). En Bretagne, en France et dans le monde, l’agriculture et l’élevage intensifs ne peuvent pas nourrir le monde sans produire des conséquences irréparables.

 

 

Depuis plus de quarante ans, nous savons que les pollutions aux nitrates et aux pesticides nous conduisent dans le mur. Le volontariat et la contractualisation ont échoué (cf : plans algues vertes et plan EcoPhyto). Aujourd’hui les pollutions continuent et pour les limiter, il devient nécessaire de recourir à des mesures contraignantes par des lois, des réglementations et par des quotas sur les ventes des pesticides.

 

 

Les responsables, les élus et tous les grands acteurs de la société ont à leur disposition des études chiffrées et des analyses bien documentées pour imposer immédiatement à l’ensemble de la filière agro- alimentaire, deux mesures radicales pour limiter les gaz à effet de serre, la pollution de l’eau, celle de l’air et celle des sols.

  • Pour les nitrates : en quatre ans, il faut imposer une baisse importante du cheptel pour revenir à une moyenne de concentration inférieure à 10 mg/L dans toutes les rivières de France, niveau d’avant 1975.
  • Pour les pesticides : il faut ré-orienter les subventions de la Politique Agricole Commune vers une agriculture bio respectueuse de l’environnement. Il faut réglementer avec des taxes et des quotas, l’achat et l’usage des pesticides en agriculture pour atteindre un zéro-phyto dans les quatre ans.

 Ce sont des mesures radicales qui, en période de rupture, comme celle provoquée par la catastrophe du Covid-19, pourraient être demandées par les élus et par une grande partie de la population.

Nous souhaiterions que ces deux mesures soient proposées aux élus de tous les Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI / intercommunalités) de France et que ceux-ci donnent aux citoyens par l’intermédiaire des réponses écrites et détaillées de leurs approches à court terme pour limiter rapidement les méfaits des pollutions chimiques de l’agriculture.