Comme il s’y était engagé, le ministère de la Transition écologique et solidaire français a publié deux listes de produits pesticides soupçonnés de contenir des perturbateurs endocriniens. Un premier geste, loin d’être suffisant
Il l’avait promis : au moins, ils ont respecté cet engagement. Après avoir voté favorablement à une définition bien trop restrictive des perturbateurs endocriniens (PE) au niveau européen le 4 juillet dernier, le ministère de la Transition écologique et solidaire français a mis en ligne sur son site internet une liste provisoire et non-exhaustive de pesticides suspectés de contenir des PE qui, en imitant les hormones, conduisent à de nombreux bouleversements physiologiques et génèrent des troubles de la croissance, de la fertilité ou du système nerveux, y compris à de faibles doses.
Aller plus loin encore
Par ce geste, le ministère voit une façon de prévenir et d’informer « des produits pharmaceutiques biocides mis sur le marché français qui contiennent au moins une des substances identifiées par la Commission européenne comme perturbateur endocrinien, afin que les citoyens, agriculteurs et professionnels puissent, en l’attente de l’entrée en vigueur concrète de l’exclusion européenne, orienter leurs choix d’achats », se justifie le ministère. C’est ainsi environ un millier de biocides (insecticides, protection du bois, hygiène vétérinaire) et près de 600 produits dits « phytosanitaires » (fongicides, herbicides) qui ont été publiquement recensés.
Notons au passage, quand même, que cette liste n’évoque que des noms de formulations commerciales et que de ce fait, il n’est donc pas possible de connaître les molécules considérées comme des perturbateurs endocriniens, ni quel système hormonal était concerné. De plus, ne sont pas précisées non plus les raisons de cette classification. Bref, un bel exemple de transparence !
Donc si par cette publication le gouvernement fait un geste dans le bon sens, il manque une nouvelle fois d’ambition et ne va pas assez loin dans la démarche, comme le souligne Charlotte Lepitre, de l’ONG France Nature Environnement, interrogée par Le Monde. Le CRIIGEN partage cette position et réclame, une fois encore, la mise en avant du principe de précaution et plus de transparence