C’est une véritable révolution technocentrée qui s’opère dans notre culture avec la révision actuelle des lois de bioéthique. Jusqu’à récemment les valeurs de la « bioéthique à la française »reposaient sur quelques grands principes : on revendiquait la dignité jusque chez notre embryon, on exigeait le respect de l’intégrité des personnes comme en interdisant leur conformation génétique, on posait fermement le consentement aux actes biomédicaux ainsi que la justification de ces actes et leur réalisation hors marché, on mettait la précaution au dessus de l’innovation. Tous ces principes sont en passe d’être balayés au nom du progrès scientifique et technique, qu’il soit réel ou fantasmé (« PMA pour toutes », GPA). Il faudrait trouver une solution technique à tous les aléas de la vie, comme en imposant au législateur en 2011 le « bébé-médicament » qui s’est vite démontré sans usage, ce que certains avaient fait savoir en temps utile.
Aujourd’hui, les institutions en charge de conseiller la bioéthique (Comité national d’éthique, Office parlementaire, Conseil d’Etat,…) font preuve d’une griserie technophile jamais vue, conforme à la « sacralisation de la technique » (Jacques Ellul) pour lever des interdits importants au nom du progrès médical et social et de la compétitivité nationale. Certaines de leurs propositions sont inscrites dans le projet de loi de bioéthique, d’autres sont en attente de « l’évolution de la société » et feront surface lors de la prochaine révision des lois.
La suite de l’article : http://jacques.testart.free.fr/index.php?post/texte1055