Les crapauds stimulent leurs défenses face à un herbicide à base de glyphosate

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Une étude a souligné que le fameux pesticide n’a rien d’anodin pour les amphibiens : lorsqu ‘exposés, les têtards de crapauds produisent davantage de molécules toxiques leur servant de défenses… et risquent d’altérer leur écosystème.


Classé parmi les substances cancérigènes probables par l’État américain de Californie et le Circ, organisme indépendant sous l’égide de l’OMS, le glyphosate pourrait avoir d’autres effets sur l’environnement que détruire les mauvaises herbes. Il aurait le pouvoir de perturber les écosystèmes, et donc l’environnement de façon plus globale.

Une étude tout juste parue dans la revue Proceedings of The Royal Society B montre des résultats surprenants… sur les crapauds communs (Bufo bufo) ! Ces amphibiens à la peau perméable peuvent apparaître bien fébriles face à leurs prédateurs, mais ils disposent d’une arme invisible : ils sécrètent des molécules toxiques et leur donnant mauvais goût, appelées bufodianélides.

Dangers pour l’équilibre proies-prédateurs

Or, cette recherche hongroise révèle qu’en cas de très forte exposition au glyphogan (un pesticide à base de glyphosate comparable au Roundup), les larves de crapauds, appelées têtards, produisent ces bufodianélides à plus hautes doses, ce qui a pour conséquences de les rendre plus toxiques. Dans ces conditions, les auteurs pointent du doigt les dangers que représentent ces crapauds pour leurs prédateurs, et plus généralement pour les écosystèmes terrestres et d’eau douce. « Si des pesticides rendent les crapauds plus toxiques, les équilibres proies-prédateurs […] peuvent être altérés », commente Veronika Bokony, principale auteure de cette étude.

Ce travail demeure malgré tout encore bien préliminaire, car il ne repose que sur un très faible échantillon de têtards, et sur des concentrations très au-dessus des moyennes habituellement relevées. De plus, il faut également noter que les auteurs font une confusion bien trop fréquente : alors qu’ils disent analyser les effets du glyphosate, ils ont en réalité recouru à une formulation commerciale qui, en plus du principe actif présumé, contient tout un panel d’autres molécules toxiques, comme le POEA, 10 000 fois plus ravageur que le glyphosate, comme l’ont montré des travaux du CRIIGEN.