Par Gilles Eric Séralini – Mars 2005
Le CRII-GEN a été fondé en 1999 comme une structure d’expertise multidisciplinaire pour évaluer les risques génétiques et chimiques au niveau international, et en particulier ceux qui sont associés au développement des OGM. Parmi les 22 membres de ses conseils, il comprend plusieurs chercheurs enseignants travaillant à l’Université de Caen dans son conseil scientifique, dont Jean-Michel Panoff, Yves Dupont, Frédérick Lemarchand et Gilles-Eric Séralini, et une assistante recherche, Frédérique Baudoin. Il expertise ou ré-expertise pour l’OMC, l’Union Européenne, la Chine, la France, le Canada, ou des organisations non gouvernementales par exemple, les dossiers d’autorisations de mise sur le marché des OGM ; et propose des méthodes d’évaluations des impacts environnementaux et sanitaires dans une réglementation en construction. Il stimule des recherches en biologie et en socio-anthropologie et économie, ou au niveau juridique, sur ces thèmes.
Le CRII-GEN s’est centré sur l’étude des impacts des OGM commercialisés et diffusés volontairement dans l’environnement, surtout à visée alimentaire (et dans quelques cas dans un but thérapeutique ou industriel). Il s’agit essentiellement de quatre plantes : soja, maïs, coton et colza. Il soulève aussi les questions des microrganismes génétiquement modifiés dans un but alimentaire et de leur évaluation ou du saumon OGM. Il a souligné que les OGM cultivés à travers le monde (dont 94% sur le continent américain) avaient été modifiés pour promouvoir deux caractères dans plus de 99% des cas : tolérer et / ou produire un pesticide. L’évaluation biologique comprend donc au moins :
1) le risque dû à la technique d’obtention des OGM, ainsi que les modifications biologiques ou écosystémiques qui pourraient en résulter ;
2) le risque environnemental et sanitaire dû à l’usage ou à la production des pesticides des OGM, et leurs conséquences. Ces différents aspects seront présentés. Un des premiers outils nécessaires pour l’évaluation des risques est la traçabilité des produits. Nous avons appuyé celle-ci et contribué à l’obtention en Europe de l’étiquetage des OGM commercialisés, qui fait aujourd’hui école dans cent cinquante pays. La traçabilité des OGM expérimentés en plein champ reste à développer. D’autre part, nous concluons que l’évaluation du risque alimentaire des OGM sur la physiologie et la reproduction des animaux, et des hommes, doit être réalisée grâce à des tests de nutrition de mammifères à moyen et long terme (au moins 3 mois), lesquels ne sont pas obligatoires aujourd’hui. Des résultats seront présentés. Enfin, nous avons montré que le Roundup auquel la majorité des OGM du monde est rendue tolérante peut être toxique et perturbateur endocrinien sur des cellules humaines.