La Californie juge le glyphosate cancérigène

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Le plus peuplé des Etats américains vient de classer le glyphosate parmi les substances cancérigènes. Même si Monsanto ne désespère pas, en appel, de changer la décision.

 

Pendant longtemps, le glyphosate a pu sévir en toute impunité. Malgré des études indépendantes démontrant les dangers pour l’Homme du principe actif supposé du Roundup et de nombreux pesticides, les instances sanitaires nationales ou internationales, rongées par les conflits d’intérêts, ont presque toujours conclu à l’innocuité de la molécule, se basant sur des données fournies par les fabricants eux-mêmes. Seul le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), indépendant des pressions des lobbyistes, a osé, en mars 2015, classer le glyphosate parmi les substances cancérigènes probables pour l’espèce humaine, se référant de son côté à des recherches non-financées par les géants de l’agroalimentaire.

 

Mais désormais, le Circ n’est plus isolé : la Californie suit le même chemin. En vertu d’une loi datant de 1986, connue sous le nom de Proposition 65, la Californie doit régulièrement publier une liste à jour des substances toxiques pour l’Homme. C’est dans ce cadre que le glyphosate a été étudié par le Bureau d’évaluation des dangers liés à la santé environnementale (OEHHA), entité dépendante de l’Agence californienne de protection de l’environnement. Et les conclusions sont sans appel : « La substance est reconnue par l’Etat pour causer des cancers. »

 

Etiquetage obligatoire

 

En conséquence, à partir du 7 juillet prochain, tous les pesticides à base de glyphosate qui seront commercialisés en Californie porteront une étiquette sur laquelle les risques encourus pour les usagers seront explicités. Une décision qui, évidemment, ne ravit pas Monsanto, première firme à recourir au glyphosate dans son Roundup. Après avoir poursuivi en justice l’Etat américain et perdu, le géant de Saint-Louis veut maintenant faire appel de cette décision, mais malgré la procédure, l’étiquetage devrait être maintenu.

 

Ce combat est en effet important pour Monsanto, car cette décision pourrait faire précédent et en entraîner d’autres, avec évidemment un très gros impact économique négatif pour l’entreprise. Rappelons que les pesticides à base de glyphosate sont les plus utilisés au monde, notamment parce qu’il peuvent être épandus par millions de tonnes sur des semences OGM conçues pour être tolérantes à ces herbicides.