Danger des OGM : les études européennes (« Grace » et « G-TwYST »), ainsi que l’étude française OGM90+, censées reproduire l’étude Séralini de 2012 n’ont en fait rien à voir avec elle

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Alors qu’elles prétendent décrédibiliser les conclusions de l’équipe du Pr. Gilles-Eric Séralini sur les risques liés à la consommation d’OGM, les études Grace et G-TwYST ne respectent pas le même protocole que le chercheur caennais.


Il y a bientôt six ans, l’équipe du Pr. Gilles-Eric Séralini publiait dans la célèbre revue Food HYPERLINK « https://www.journals.elsevier.com/food-and-chemical-toxicology/ »&HYPERLINK « https://www.journals.elsevier.com/food-and-chemical-toxicology/ » Chemical HYPERLINK « https://www.journals.elsevier.com/food-and-chemical-toxicology/ »Toxicology une étude qui allait faire date. Après deux années à nourrir des rats à base de Roundup et/ou de maïs NK 603 génétiquement modifié pour tolérer cet herbicide (dont le principe actif déclaré est le glyphosate), les chercheurs du CRIIGEN ont montré que ces rongeurs développaient de nombreuses altérations physiologiques, contrairement à leurs congénères non exposés à ces produits, prouvant aussi que les évaluations sanitaires effectuées sur les rats sur un délai de 90 jours ne suffisent pas à mettre en évidence la toxicité réelle des plantes génétiquement modifiés et des pesticides dans leur formulation commerciale Des recherches ultérieures ont même confirmé et précisé ces effets.

Pour le moins dérangeante pour l’industrie agrochimique, cette étude a été raillée et décrédibilisée, sous la pression des lobbys qui, usant de coups bas, ont réussi à jeter le doute sur la pertinence des conclusions de l’équipe Séralini auprès d’une partie du monde scientifique et du grand public. La revue scientifique, Food & Chemical Toxicology, retirait même l’étude de ses pages.

Trois études non contradictoires

Pour tenter d’intervenir dans ce débat, l’Europe, notamment, a décidé de lancer des études à long terme. Nommées GRACE (pour « GMO Risk and Communication of Evidence ») et G-HYPERLINK « https://www.g-twyst.eu/ »TwYST (pour GM Plants Two Year Safety Testing), ces recherches étaient censées évaluer de manière transparente et indépendante la dangerosité des OGM sur la santé des rongeurs et donc, par extrapolation, des êtres humains. La France aussi s’est impliquée dans cette controverse en lançant l’étude OGM90+, qui avait pour ambition de mesurer l’impact général de la consommation d’OGM chez des rats durant, comme son nom l’indique, 90 jours.

Après plusieurs années d’évaluation, les conclusions sont tombées… Et sans surprise, elles soulignent que les organismes génétiquement modifiées ne présentent aucun danger pour la santé, et affirment alors aboutir à des conclusions différentes de celles de l’équipe de Gilles-Eric Séralini. Selon les études européennes, 90 jours d’évaluation chez les rongeurs suffisent à donner une idée précise des conséquences sur la vie entière de l’animal, alors que c’est justement à partir du 4ème mois que les effets ont commencé à être observés dans l’étude  de long terme de 2012.

L’étude Séralini toujours pas contredite

Alors, aux oubliettes l’étude HYPERLINK « https://www.criigen.org/chronique/28/display/Monsanto-Papers-les-dessous-du-retrait-de-letude-Seralini-reveles »Séralini ? Eh bien non. Car ces nouvelles études non seulement ne suivent pas le même protocole que celui utilisé par l’équipe Séralini, mais ne recherchent pas les mêmes choses.

GRACE ? Elle s’intéresse non pas à un maïs tolérant le Roundup, mais à une céréale sécrétant un insecticide !

Quant à G-TwYST et OGM90+, elles concernent bien le bon OGM, mais avec des objectifs qui n’ont rien à voir avec l’étude Séralini. La première focalise son attention sur la carcinogénicité de la céréale, jugée nulle, alors que les investigations sur la toxicité générale ne portent que sur un an… et non deux comme l’étude de 2012. Une différence de taille. Pour OGM90+, si l’étude s’intéresse à de très nombreux paramètres, il ne s’agit pas à nouveau d’une étude toxicologique  de long terme et ne permet donc pas de détecter d’éventuels effets chroniques.

Par ailleurs, ces trois études ont été réalisées sur des rats de la souche Wistars, plutôt utilisée pour les études de cancérogénicité, alors que l’équipe Séralini a utilisé des rats Sprague Dawley, spécifiquement recommandés par les études de toxicologie car ils présentent une sensibilité plus proche de celle des êtres humains.  Enfin, aucune de ces trois études ne s’est intéressée aux effets du Roundup !

Ainsi, ces études, indépendamment de la rigueur avec laquelle elles ont pu être menées, ne sont pas de nature à infirmer ou confirmer les travaux de Séralini et collègues, comme les lobbyistes pro-OGM le clament.