Lorsqu’on compare des mêmes cépages cultivés avec ou sans produits chimiques, les goûteurs perçoivent la différence… et préfèrent le vin biologique !
Comment choisir une bonne bouteille ? A cette question, les amateurs de bons crus peuvent ajouter un élément à la liste des critères : privilégier les vins issus de l’agriculture biologique.
Dans une nouvelle étude du Pr. Gilles-Eric Séralini, associé au chef cuisinier Jérôme Douzelet, les expériences menées ont montré que l’être humain disposait, comme d’autres animaux, de l’aptitude à distinguer le goût des pesticides. Et ceux-ci auraient tendance à gâcher les arômes.
Pour procéder à leur recherche, les auteurs ont dans un premier temps collecté 32 vins, les regroupant chaque fois par paire : chacune d’entre elles comprenaient des variétés de raisins identiques, cultivées dans la même région, la même année et donc soumises au même climat. Seulement, l’un des deux était bio, l’autre issu de l’agriculture traditionnelle.
Les pros préfèrent le bio
Une recherche, dans chacune des bouteilles, de plus de 250 pesticides a révélé que le vin bio, à l’exception d’une cuvée, était exempté de produits chimiques… contrairement à la très grande majorité de leurs homologues « traditionnels ».
Par la suite, des professionnels du vin et de la cuisine ont été invités à goûter les breuvages, avec ou sans pesticides, à l’aveugle. Bilan : dans 77 % des dégustations, les participants ont préféré les vins bio. Le fruit du hasard ?
La suite de l’expérience tend à balayer cette hypothèse. Dans cette nouvelle phase, les auteurs ont délibérément ajouté un ou des pesticides aux doses retrouvées précédemment dans de l’eau et réitéré les sessions de dégustation auprès des professionnels des métiers de bouche. Dans la grande majorité des cas, les participants ont réussi à reconnaître lorsque l’eau comportait des traces de pesticides, affirmant qu’ils altéraient le goût. Autrement dit, cette expérience démontre à minima que les palais les plus affûtés détectent la présence de pesticides dans les boissons, et qu’ils n’exaltent pas les papilles, bien au contraire. Une preuve supplémentaire que manger bio, c’est manger mieux.